Historique Coeurs Vaillants
Coeurs Vaillants (1928 - 1963) est un journal pour les jeunes des patronages associatifs dont la diffusion fut d'abord régionale pendant les années 1928 et
1929 puis nationale à partir du 8 décembre 1929 (voir les détails de cette
année 1929). Il n'était pas vendu en kiosque, mais à la sortie de la messe ou dans les patronnages. Cette répartition purement confessionnelle n'est pas sans incidence sur la rareté de certains fascicules.
Coeurs Vaillants est édité aux éditions UOCF (Union des Oeuvres Catholique de France) devenu par la suite l'éditeur Fleurus (parce qu'ayant déménagé rue de Fleurus à Paris). De format "journal", il comprend 8 pages pour une taille de 27,5x38cm, puis 4 pages pour un format de 30x44cm pendant les années de guerre. Chaque numéro est une grande feuille pliée en 4 qu'il faut parfois défaire au coupe-papier. Jusqu'a la fin de l'année
1930 (n°56), Cœurs Vaillants adopte une numérotation continue; puis, dès
1931, une numérotation à l'année.
C'est l'abbé
Gaston Courtois (qui signe sous le pseudonyme Jacques Coeur) de la congrégation des Fils de la charité alors directeur général de l'Union des œuvres catholiques de France avec les abbés
Gabriel Bard de l'Union catholique de France et l'abbé
Henri Guesdon, abbé de l'église Saint-Pierre de Montrouge (pseudonyme Pierre Rougemont),
auxquels s'étaient joints quelques laïcs, qui fonda Coeurs Vaillants à la fin de 1928.
En
1935, l'équipe est renforcée par l'arrivée de l'abbé
Jean Pihan (pseudonyme Jean Vaillant), lui aussi des Fils de la charité.
Parmis les premières collaboratrices régulieres de l'Union des Oeuvres, c'est
Lucienne Devilliers qui arrive la première (octobre 1929) comme secrétaire de rédaction au 82 rue de l'Université (Paris VII) puis c'est le tour de
Suzanne Raquin d'être nommée à l'administration à partir du 1er mai 1930.
Suzanne Raquin deviendra dirigeante nationale et secrétaire générale du mouvement. Viendront ensuite Fanny, Marie-Madeleine, Henriette, Marinette...
En 1938,
Simone Schuehmacher viendra remplacer Lucienne Devilliers hospitalisée suite à de grave ennuis de santés. Elle sera nommée quelques années plus tard secrétaire générale de rédaction.
Parmis les premiers illustrateurs réguliers, notons la présence d'
Henry Caouissin et de
Francisque Poulbot. Après une entrée discrète,
Etienne Le Rallic et
Maurice Cuvillier en deviennent les illustrateurs attitrés. Ils y travailleront jusqu'au milieu des années 50. EN 1930 (n°35), apparaissent les premiers dessins d'un dessinateur Belge qui signe sous le pseudonyme
Hergé. Une collaboration qui durera 20 ans! En 1931 (n°22), c'est l'arrivé de
Marijac qui s'illustrera avec son western "Jim Boum" suivit des "aventures de Césarin Pitchounet", puis "Les grandes croisières du Capitaine Pat' Fol", une série plus humouristique qu'il signe sous le pseudonyme Dum's.
Le succès de Coeurs Vaillants donne naissance, en
1936, au Mouvement des Cœurs Vaillants, que l'abbé Courtois fonde avec l'abbé Jean Pihan.
Les lecteurs choisissent un uniforme composé d'un insigne, d'un foulard vert et orange, d'une chemisette marron et d'un fanion. Dès cette époque, le journal propose ses premiers "produits dérivés" : deux coussins brodés aux effigies de Jim Boum et Tintin et Milou... Pièces aujourd'hui rarissimes (voir une publicité dans le n°32 de
1935).
Fin
1937, le magazine
Âmes vaillantes, destiné aux filles, est créé
.
A partir de juin
1940, Cœurs vaillants est interdit en zone occupée. Il sera malgré tout imprimé sous divers périodiques dont
Belles Histoires de Vaillance et une
série spéciale Coeurs Vaillants Ames Vaillantes de 8 numéros imprimée à Clermont-Ferrand et à Lyon (zone libre).
L'équipe installée à Lyon, éditera ensuite le magazine Coeurs Vaillants "classique" jusqu'a la libération de
1945.
L'équipe installée à Clermont-Ferrand puis à Lyon pendant les années
1940
à
1945 est notamment formée de :
- Gaston Courtois, aumônier général
- Paul-E. Grosse, aumônier national adjoint, responsable de la formation
- Jean Pihan, aumônier national adjoint, responsable des mouvements Coeurs Vaillants-Âmes Vaillantes
- Marcel Job, aumônier national adjoint, responsable des journaux d'enfants
- Henri Bissonier, aumônier national adjoint, responsable du service des malades
- Pierre Moreau, dirigeant national Coeurs Vaillants
- Bernard Algan, dirigeant national Coeurs Vaillants
- Françoise Sebileau, dirigeante nationale
- Agnès Richomme, dirigeante nationale et secrétaire de G. Courtois
- Suzanne Raquin, dirigeante nationale et secrétaire générale du mouvement
- Simone Schuehmacher, secrétaire générale de rédaction
- Madeleine Touzard, dirigeante nationale et secrétaire générale de l'administration
- Geneviève Flusin, Germaine Pélissier, Marie-Louise Barbier, toutes trois dirigeantes nationales chargées d'une région
A la libération de
1945, les éditions Fleurus sont à nouveau interdite de publication car les revues ayant existées sous l'occupation sont soumisent à enquette pour vérification de non collaboration avec l'occupant.
En attendant ce sésame, Coeurs Vaillants continue d'exister par le biais de plusieurs magazines, comme la collection
Histoire et Joie ou
La Voix de l'Ouest qui fera paraitre 10 numéros avec les planches d'Hergé ou les
Albums (de A à M), mais aussi des
fiches pédagogiques.
De retour à Paris, Coeurs Vaillants continura sa collaboration avec
Hergé jusqu'en
1949. Le magazine sera ensuite publié jusqu'en fin 1963, date à laquelle il change de nom pour "J2 Jeunes" (1963-1970) puis change de nouveau pour "Formule 1" jusqu'en 1981.
"A Coeurs Vaillants, rien d'impossible" : L'abbé Courtois prendra comme pseudonyme Jacques Coeur, le nom du fameux Grand Argentier du roi de France Charles VII (1400 - 1456) dont la devise était : "A vaillans cuers riens impossible".
Pour aller plus loin...
Source: Wikipedia, Objectible.net, BDtroc.fr et La vie du collectionneur n°241.